- contorsionner
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contorsionner (se) [ kɔ̃tɔrsjɔne ] v. pron. <conjug. : 1>• 1771; de contorsion♦ Faire des contorsions (1oou 2o). Le clown se contorsionne. « Cet homme sec et d'aspect militaire [...] se contorsionne et fait des grâces » (Duhamel). ⇒ grimacer.contorsionner(se) v. Pron. Faire des contorsions.⇒CONTORSIONNER, verbe trans.PéjoratifA.— Emploi trans. [L'obj. désigne une partie du corps humain] Tordre les membres et les muscles en tous sens. Sa tête (...) convulsionnée par l'agonie, (...) son menton crispé (...), sa bouche tordue (...), ses traits contorsionnés par une épouvantable souffrance (DU CAMP, Le Nil, 1854, p. 306) :• 1. ... la nuit, en contemplation, dormant quelques heures dans la journée d'un sommeil agité, où je me tourne et me retourne, me détends, me renoue, recroquevillé au fond du trou que je me suis creusé comme un ver dans un tombeau, et d'où me tirent, en me faisant maudire l'existence, des crampes dans les jambes qui me contorsionnent douloureusement et les mâchoires contractées qui me font me mordre la langue.CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 109.— P. métaph. Tordre l'esprit en tous sens, imprimer des contorsions :• 2. L'hostilité minutieuse avec laquelle j'épie chaque mouvement de mon être, le contorsionne.GIDE, Journal, 1916, p. 561.B.— Emploi pronom. [Le suj. désigne généralement une pers.] Faire des contorsions. Le négro se contorsionne sauvagement avec des gestes d'imprécation (H.-R. LENORMAND, Le Simoun, 1921, p. 157). Cet homme sec et d'aspect militaire (...) se contorsionne et fait des grâces (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 208).— P. anal. [Le suj. désigne une plante] Une allée plantée d'arbres anciens dont les fûts se contorsionnent (P. BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 51).Rem. 1. Contorsionner est plus fréquemment attesté dans son emploi pronom. Beaucoup de dict. gén. (cf. LITTRÉ, Ac., DG) méconnaissent cet emploi ou lui préfèrent la périphrase faire des contorsions. 2. On rencontre ds la docum. la var. isolée se contorser au sens de ,,faire des contorsions``. P. métaph. Il se contorse et il s'abnègue! il marche sur son cœur (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1861, p. 987).Prononc. :[
], (je me) contorsionne [
]. Étymol. et Hist. 1845 (BAUDELAIRE, Salon, p. 23). Dénominatif de contorsion; dés. -er. Fréq. abs. littér. :33.contorsionner [kɔ̃tɔʀsjɔne] v. tr.❖♦ Rare. Faire se tordre en tous sens (une partie du corps humain). ⇒ Contracter, convulser.1 (Un sommeil) d'où me tirent, en me faisant maudire l'existence, des crampes dans les jambes qui me contorsionnent douloureusement et les mâchoires contractées qui me font me mordre la langue.B. Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 109, in T. L. F.——————se contorsionner v. pron.♦ Courant.1 Faire des contorsions; spécialt, des contorsions acrobatiques. || Le clown se contorsionne.2 Avec quoi allais-je ramper, à l'avenir ? Couché sur le bord de la route je me mettais à me contorsionner chaque fois que j'entendais venir une charrette. C'était pour qu'on ne s'imaginât pas que je dormais, ou me reposais.S. Beckett, Nouvelles, p. 95.♦ Littér. Avoir une forme tourmentée (comme un corps qui se contorsionne).2 Avoir une attitude, des gestes affectés. ⇒ Grimacer, poser. || L'avocat se contorsionnait à la barre. — (Abstrait). || Il a beau se contorsionner, il ne convaincra personne.——————contorsionné, ée p. p. adj.♦ || Pose, posture contorsionnée. — Formes, volutes contorsionnées. ⇒ Tourmenté. — (Abstrait). || Raisonnements contorsionnés.
Encyclopédie Universelle. 2012.